Entreprise en difficulté : pourquoi agir tôt change tout.

Accompagner les dirigeants à toutes les étapes 

Spécialisé en droit commercial et en droit des entreprises en difficulté, Maîtrre Mignard accompagne les dirigeants dans toutes les étape de la vie de leur entreprise. “Deux aspects très différents. Lors de la création, on adapte les structures pour que ce soit fiscalement intéressant pour le dirigeant. En cas de difficulté, on les accompagne autrement : on cherche à préserver ses intérêts, en essayant de conclure des accords avec les créanciers pour apurer les dettes et les embêter le moins possible personnellement “, résume-t-il.

Son rôle est de guider les entrepreneurs pour éviter que la situation ne se dégrade. « Quand les difficultés sont prévisibles, on peut engager des procédures amiables, anticiper. Quand elles sont déjà avérées et qu’on est en procédure collective, on va essayer de contester le passif pour éponger les dettes », précise-t-il.

Des solutions encore trop méconnues 

Pour Maître Mignard, la prévention passe par des outils que peu de dirigeants connaissent“Il y a le mandat ad hoc et la conciliation, ces procédures permettent de restructurer le passif, de négocier les dettes en toute confidentialité. Elles sont désignées par le tribunal à l’initiative du dirigeant. Et l’avantage, c’est que c’est confidentiel, à l’inverse des procédures collectives qui, elles, sont publiées et connues de tous “. Ces solutions existent bien avant la sauvegarde, le redressement ou la liquidation, et permettent de reprendre la main avant qu’il ne soit trop tard. 

Malgré tout, il constate que beaucoup de dirigeant tardent à consulter. “C’est la majorité des cas. Plus ils attendent, plus le passif se creuse. Souvent, on ouvre un redressement judiciaire alors qu’il faudrait liquider, parce que les dirigeants viennent trop tard. S’ils venaient dès les premières difficultés, on éviterait beaucoup de problèmes“. 

Il ne cache pas que ce sont des moments compliqués. “C’est moi qui leur annonce quand il faut déposer le bilan. Je leur explique sous le prisme de la loi : quand il y a état de cessation de paiement, vous avez 45 jours pour déposer un dossier de demande d’ouverture de procédure collective. Mais en pratique, les dirigeants ne s’y prenne pas assez vite et la procédure s’ouvre quand ils sont en véritable cessation de paiement“.