Grande surface vs lien humain
Contrairement à d’autres, Sebastiano ne dénonce pas frontalement les grandes surfaces. Il constate, simplement, deux logiques opposées : « Eux, c’est le pouvoir d’achat. Nous, c’est la qualité et le service. On personnalise, on discute, on connaît les prénoms. C’est ce qu’on a perdu avec la grande distribution. » Il ne se sent pas désavantagé, mais il sait que tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter local : « C’est aussi une question de temps et d’organisation. Aujourd’hui, entre le travail, la vie de famille, les loisirs… les journées sont chargées pour tout le monde. Alors forcément, faire toutes ses courses au même endroit, c’est plus simple. »
Même en produisant local, les contraintes restent fortes. Le climat change, les saisons raccourcissent, les maladies se multiplient. « Avant, les fraises, on en faisait de mars à septembre. Maintenant, c’est de fin mars à mi-mai. »
Il évoque une concurrence biaisée : « En France, on interdit des produits pour protéger la santé, et tant mieux. Mais si l’Espagne continue de les utiliser, leurs cerises coûteront deux fois moins cher. Pour la même surface, ils produisent plus. Nous, on travaille autant, mais on récolte deux fois moins. »